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Quel aquariophile n’a jamais entendu parler du Cap Lopez ou de l’australe ? Sous ces deux appellations se cache un même poisson : Aphyosemion australe. Poisson populaire , présent dans les bacs des aquariophiles depuis presque un siècle ( 1911-1913) et décrit sous son nom actuel par Rachow en 1921, ce représentant de la famille des Cyprinodontidés jouit toujours d‘une grande popularité. . Il faut reconnaître que son élégance , sa facilité de maintenance et de reproduction y sont pour beaucoup !
Origine : Afrique de l’Ouest
Les premiers spécimens d’A. australe sont originaires du Delta de l’Ogooué, près du Cap Lopez, au Gabon, d’où le surnom de ce poisson. Plus tard, d’autres localisations sont découvertes dans ce pays ( Cap Esterias) puis au Congo ( Pointe Noire, Mayumba ) , au Cabinda et au Zaïre, l’essentiel des points de pêche se trouvant à proximité du littoral. Toutes ces populations diffèrent plus ou moins largement par leur patron de coloration ou par la couleur de fond du corps, le plus souvent brun chocolat.
Dans ses contrées d‘origine, Aphyosemion australe est un killi présent dans plusieurs types de biotopes , tous forestiers: petites et très petites mares à fond vaseux envahies de feuilles mortes ( parfois guère plus grandes qu’une cuvette ! ) , simples trous d’eau, voire des empreintes d’éléphants ou plus prosaïquement, des ornières laissées par des véhicules ou encore anciens puits de pétrole... On le retrouve également dans les zones de débordement des marigots ( petits ruisseaux en Afrique ) dont l’eau très faiblement minéralisée et de couleur ambrée n‘excède pas 15 cm de profondeur. Cette teinte est due à la présence de nombreux bois morts et de feuilles mortes qui dégagent de l’acide tannique. Dans d’autres biotopes, l’eau est très chargée en matières organiques mais toujours peu minéralisée. Le PH de ces milieux demeure le plus souvent inférieur à 6° et le TH pratiquement nul.
La température de l’eau demeure “fraîche” pour ces latitudes, de 22°C à 24°C, car la majorité des lieux de vie d’A. australe se situe sous un couvert forestier , ce qui évite une trop grande insolation des points d’eau.
Le plus souvent , les eaux qui abritent les Cap Lopez sont dépourvus de plantes immergées. La végétation se résume généralement à celle des berges dont le feuillage retombant procure un ombrage qui limite la température du milieu aquatique. D’autres poissons sont sympatriques d’A. australe : dans les zones les plus stagnantes, il vit en compagnie de Ctenopoma ansorgei, un Belontiidé ; Dans les zones plus dégagées ou plus courantes, il côtoie des poissons du genre Neolebias et Hemichromis ou d’autres killies des genres Aphyosemion et Epiplatys , caché sous les feuilles mortes ou dans les plantes retombantes.
Quatre populations
Jusqu’à présent, Aphyosemion australe est représenté par quatre populations . Trois d’entre elles se différencient surtout par une implantation différente des ponctuations et réticulations rouges sur un corps variant du jaune orangé au brun chocolat. Il s’agit des populations Mayumba, Port Gentil (= Cap Lopez) et Yombo River. La quatrième population se différencie essentiellement des autres par la couleur bleu vert du corps et par une implantation plus régulière de la ponctuation rouge qui vient former une série de lignes discontinues.
Le phénotype sauvage ( mâle) est un poisson cylindrique d’une taille avoisinant les cinq centimètres, aux nageoires implantées dans la partie postérieure du corps. Celui-ci est de couleur jaune orangé à brun chocolat, suivant l’humeur et le degré d’excitation du poisson. La région operculaire présente trois lignes obliques formées par la juxtaposition de points rouges. La mâchoire inférieure est soulignée d’un trait de même couleur tandis que le reste de la région buccale et le région céphalique laissent apparaître la couleur de fond. Les flancs sont marqués de quatre à cinq rangées irrégulières et discontinues de ponctuations rouges.
Les nageoires anale et dorsale sont implantées symétriquement . La première est brune orangée, soulignée d’une bande marginale rouge elle-même rehaussée d’une “flamme” blanche oblique chez les sujets adultes. La dorsale, plus fine, présente les mêmes caractéristiques . Quelques points rouges épars sont implantés sur les rayons épineux. Point très remarquable, le mouvement incessant de ces nageoires toujours en mouvement telles des ailes de colibris ! Les nageoires pectorales et ventrales sont orange diaphane.
La caudale est remarquable à plusieurs titres. En premier lieu par sa forme en lyre et en second par les couleurs qu’elle arbore. La partie médiane ,de la couleur du corps est ponctuée de mouchetures rouges. Symétriquement, elle est bordée d’une bande rouge et d’un feston orange. Les pointes de la lyre sont blanches et s’allongent avec l’âge du poisson. A ce moment des filaments , également blancs apparaissent sur la partie médiane de la queue. Quelquefois, la queue devient même trilobée.
Les femelles du phénotype ainsi que de toutes les populations se ressemblent énormément. Elles sont de couleur brun clair, au corps irrégulièrement parsemé de points rouges isolés. Les nageoires sont rondes et peu développées. Elles sont plus petites que leurs compagnons d’environ un centimètre.
Et trois souches d’aquarium
Les australes du commerce sont issus d’un élevage en pisciculture ( il s’agit d’un des rares killies qui fait l’objet d’un élevage à grande échelle ) et sont souvent assez éloignés du phénotype sauvage. Les puristes déplorent la chose mais ce type d’élevage a permis de développer plusieurs souches d’aquarium . La première est appelée “chocolat” et met en valeur une couleur brun chocolat plus ou moins intense du corps.
Dans les années 50 , une mutation est apparue chez M. Hjerresen, un éleveur d’Outre Rhin. Celle-ci a donné naissance à la somptueuse souche dite “orange”. Les australes de cette variété sont magnifiques: le corps est totalement orange éclatant, parsemé de quelques rares points noirs et de trois courtes lignes obliques , de même couleur, sur les opercules. Dorsale et anale sont festonnées de rouge et soulignées de blanc; un plaisir pour les yeux... La queue , souvent trilobée , est de couleur rouge en partie centrale . Une large bande orange soulignée de blanc l’encadre symétriquement . La couleur orange de cette souche varie en intensité suivant les populations d’élevage. Pour quelques variétés, la couleur dominante se rapproche d’avantage du jaune que de l’orange, d’où l’appellation dite “gold”.
Une troisième mutation est apparue très récemment chez un éleveur sud africain, M. Bellstedt. En rétrocroisant un spécimen de la souche orange avec un australe sauvage, une nouvelle variété a vu le jour. Il s’agit d’une souche sans ponctuation et totalement orange, hormis le liseré blanc des nageoire dorsale, anale et caudale . Elle a pour nom” Spotless Bellstedt”.
Le gîte : un écrin de verdure
Certains membres de la famille des Cyprinodontidés ( appelés killies ) sont farouches ou inadaptés à la vie en aquarium communautaire . Ils nécessitent souvent un bac spécifique. Ceci est loin d’être le cas pour le Cap Lopez ! Hormis les sujets sauvages, Aphyosemion australe est un poisson peu timide et qui parade volontiers sous le regard de l’aquariophile.
Pour l’installer, inutile de mettre en oeuvre des volumes d’eau très importants. Un bac d’une vingtaine de litres suffit pour deux couples (les killies sont proposés par couple). Un aquarium de 50 litres peuplé de 10 australes est un spectacle de toute beauté ! Autre possibilité, le bac communautaire. La plupart des Cap Lopez peuplent des aquariums de ce type sans réelle difficulté. Seuls points incontournables pour un bon état sanitaire durable, la qualité de l’eau et la température. De ce côté, l’australe est tolérant ; il accepte une plage qui s’échelonne de 19°C à 26°C. Une température supérieure sur de longues périodes conduit à des hécatombes chez ce poisson , comme chez la plupart des killies par ailleurs. Maintenu à 24°C, A. australe peut vivre jusqu’à deux ans, trois s’il est élevé aux alentours de 21°C .Les paramètres de l’eau utilisée ne doivent pas se situer dans les extrêmes, même si A. australe peut tolérer de l’eau relativement minéralisée. Dans ce cas , inutile d’espérer quelque alevin et n’espérez pas le voir au mieux de sa forme ! A l’opposé, une minéralisation trop faible favorise l’apparition de goitres chez cette espèce. Le mieux est de choisir une eau au TH voisin de 10° et légèrement acide, au PH situé entre 6,5 et 7°. Un renouvellement hebdomadaire de 10 à 15% du volume permet de maintenir un bon équilibre biologique.
Quel que soit le volume du bac retenu , un sol sombre est de rigueur pour mettre en valeur la robe des australes. Un couvercle hermétique est indispensable pour ces rois de l’évasion. Pensez également à obturer le passage entre les fils et tuyaux et le verre de couverture avec du perlon. L’espace libre est suffisant pour des escapades fatales . Si vous le pouvez, installez les Cap Lopez dans un aquarium densément planté, type hollandais. N’ayez crainte de ne plus apercevoir vos pensionnaires ! Ils se montrent très volontiers . Pensez simplement à doter le bac de plantes flottantes type Ceratopteris ou Pistia , si la lumière est intense. Dans le cas contraire, des pieds de Bolbitis associés à de la Mousse de Java et à des Anubias permettent de constituer un décor agréable à l’oeil et sécurisant pour notre killi.
Les relations intraspécifiques sont excellentes et les parades d’intimidations qui ne manquent pas de se produire ne sont suivies d’aucun accrochage sérieux . Le dominé s’enfuit et..... revient parader peu de temps après. Dans ce contexte, des pontes ne tarderont pas à se dérouler et le bac à être peuplé d’australes de toutes tailles. Dans la nature , ces killies vivent dissimulés sous les feuilles mortes et toujours à proximité du fond. Les spécimens actuels ont perdu ce comportement au cours des générations et nagent dans toutes les strates de l’aquarium.
Le bac communautaire peut également accueillir A. australe pour peu que les critères qualitatifs d’eau et de température soient satisfaisants . Il faut simplement éviter de le mettre en présence d’espèces prédatrices ou de trop grande taille. Un aquarium régional d’Afrique de l’Ouest est également envisageable. Dans ce cas, il peut être associé à d’autres killies mais prudence si vous désirez repêcher les poissons pour les reproduire ! Les femelles se ressemblent beaucoup et les hybridations sont possibles. La solution est de choisir des killies aux femelles dissemblables, tels des Epiplatys dageti ou des A. bivitattum. Des Cichlidés du genre Pelvicachromis et des Belontiidés du genre Ctenopoma sont tout indiqués pour un bac de ce type.
Au menu, du naturel
Bien que les sujets achetés dans le commerce acceptent les paillettes et les fins granulés , y étant accoutumés depuis leur jeunesse, les australes marquent une nette préférence pour le naturel. Mieux, pour le vivant ! Aucun Cap Lopez ne boude un ver de vase, un tubifex , une larve de moustique ou encore un Grindal. Toutes les proies vivantes sont goulûment avalées si elles sont de petite taille. Par contre, la nourriture d’origine végétale n’est pas acceptée, inutile d’inscrire des épinards pochés au menu de nos pensionnaires ! A. australe ne possède pas un appétit d’ogre c’est pourquoi il faut veiller, s’il ne s’agit pas de proies vivantes, à effectuer plusieurs petites distributions plutôt qu’une seule trop abondante. De toute façon, la mono alimentation est à proscrire, surtout si les aliments proposés sont très protéïnés. Mieux vaut alterner aliments riches et légers, tels les daphnies.
Bien nourris , les australes manifestent une très bonne volonté à se reproduire, y compris dans un bac d’ensemble. Il est courant de trouver de très jeunes alevins et des poissons plus grands dissimulés dans la végétation
Une ponte en continu
Reproduire des Aphyosemion australe ( excepté certaines populations telle celle du Cap Esteria et les sujets sauvages) est à la portée de tout aquariophile qui possède déjà une expérience avec les ovulipares . Souvent, la reproduction de ce killi non annuel se déroule naturellement, sans intervention de l’aquariophile. Il s’agit de la reproduction naturelle.
Pour la mener à bien, il est préférable de réunir plusieurs couples dans un “grand “ aquarium. Un bac d’une cinquantaine de litres convient parfaitement pour quatre couples. Le sol enrichi d’éléments nutritifs est abondamment planté de Ceratophyllum, d’Egeria densa et de mousse de Java. En surface, des plants de Ceratopteris ou de Pistia ainsi que du Riccia. Toutes ces plantes au feuillage fin sont des supports de ponte . Le Riccia produit du micro plancton destiné à l’alimentation des alevins frais éclos. En général, dès qu’il est accoutumé à son nouvel environnement, A. australe commence à parader pour attirer les femelles. Dès que l’une d’elle est consentante, il la guide vers le support choisi par lui et l’incite à se plaquer contre celui-ci en lui donnant de petits coups de tête. Ensuite, il vient se placer à ses côtés . Le corps des géniteurs s’arque , tressaille et la femelle dépose un oeuf unique aussitôt fécondé par le mâle. Si la génitrice est bien nourrie, elle pond quotidiennement plusieurs oeufs légèrement ambrés qui s’accrochent au support par de minuscules filaments. Les géniteurs consomment quelquefois leurs oeufs mais leur abondance et le touffu végétal permettent l’éclosion de nombreux alevins. Si la température est régulée à 24°C, les oeufs ( de un mm de diamètre) éclosent de 12 à 15 jours après la ponte. Le premier repas est constitué de micro plancton produit par les touffes de Riccia. Passé trois à quatre jours, les alevins acceptent des nauplies d’artémia. Dans cette technique d’élevage il convient de distribuer des nauplies dès l’apparition des premiers alevins, en plus des repas des géniteurs. En général, les alevins du Cap Lopez ne se dévorent pas entre eux et les adultes ne se régalent pas des alevins. En utilisant cette technique, les poissons obtenus ne sont pas nombreux, en regard du nombre d’oeufs pondus mais très robustes. Autre revers de cette méthode, la croissance qui demeure plus lente par rapport à celle d’alevins élevés dans un bac spécifique. .
Il est possible de collecter les alevins au fur et à mesure des éclosions et de les transférer dans de petits bacs de grossissement d’une capacité de deux litres . Au début de l’élevage, la hauteur d’eau ne doit pas dépasser 2 cm afin de concentrer au maximum la nourriture. Dans les trois premiers jours, celle-ci est constituée de micro plancton obtenu par la germination du riz Paddy. Après ce délai, les nauplies d’artémias viennent prendre le relai. Un beau planorbe aidé d’un siphonage quotidien des déchets , suivi d’un complément d’eau du bac parental, permet de maintenir les alevins dans un bon état sanitaire. Le risque majeur de ce grossissement en petit bac est une pollution très rapide du milieu si la nourriture est distribuée en excès ainsi que les déchets ne sont pas évacués.. Progressivement, le niveau d’eau est élevé jusqu’à atteindre son niveau maximum. Les alevins peuvent y demeurer jusqu’à la taille de 5 mm , après quoi ils sont transférés dans un aquarium de grossissement classique.
Certains éleveurs utilisent d’autres auxiliaires sanitaires dans leurs bacs de croissance : les daphnies. Au départ, le choix se porte sur de grosses daphnies ( une dizaine pour deux litres d’eau) qui vont assainir le milieu en se nourrissant. Les jeunes daphnies qui ne vont pas tarder à naître sont consommées par les alevins et les survivantes vont grossir et participer à l’entretien du bac. Cette technique semble très efficace pour améliorer l’état sanitaire des bacs d’élevage, souvent surpeuplés et à la limite de la pollution organique. Pour des aquariums de croissance d’une dizaine de litres et peuplés de nombreux alevins, il ne faut pas hésiter à introduire une grande quantité de ces petits crustacés.
Plusieurs autres techniques de reproduction existent mais il faut reconnaître que Aphyosemion australe est un poisson frustrant sous cet aspect. Il est en effet courant qu’un couple qui pond une dizaine d’oeufs par jour arrête brusquement de pondre pour une période de quelques mois et reprenne ensuite une phase reproductive normale. Certains aquariophiles aguerris essuient même des échecs avec ce poisson alors qu’ils réussissent avec d’autres espèces réputées plus délicates. Un cause fréquente d’échec est l’appétit des femelles australes pour leurs oeufs. Pour mener à bien la reproduction du Cap Lopez, la solution la plus rationnelle consiste à séparer les géniteurs puis à les réunir uniquement pour l’accouplement. Une sépararation d’une quinzaine de jours permet de bien conditionner les géniteurs en les nourrissant exclusivement de proies vivantes. Dès que les femelles arborent un ventre rebondi, la phase reproductive peut débuter. Pour cela, l’une d’elle va rejoindre le mâle préalablement installé dans un petit bac d’une dizaine de litres. Cet aquarium est nu et ne doit comporter, en plus d’un éventuel combiné chauffant, qu’un mop flottant aux brins suffisamment longs pour traîner sur le sol.
Contrairement à ce qui est souvent écrit, il est préférable d‘utiliser un couple. Dans un trio, la femelle inactive consomme souvent aussitôt les oeufs pondus par le couple .De plus la présence d’escargots est interdite car ils sont également friands des oeufs de killies. La ponte débute généralement dans les cinq minutes qui suivent la réunion du couple. Après une demi -heure, délai suffisant pour que la femelle ponde tous ses oeufs mûrs, le mop est retiré . Il peut être installé dans un bac d’éclosion qui réunit tous les mops . Les alevins sont alors prélevés au fur et à mesure des éclosions. Une autre solution consiste à patienter une heure, le temps que la membrane des oeufs durcisse, et de les prélever pour incubation dans une boîte remplie de tourbe . Placés aux environs de 24 °C, les oeufs incubent en 3 semaines et peuvent alors être mis en éclosion (Voir Aquarium Magazine N=° 179, reproduction: les killies non annuels) .
Après la ponte, la femelle est retirée et une autre peut être présentée au mâle dès le lendemain pour un nouveau “mariage”.Cette technique de reproduction permet d’obtenir des alevins de taille homogène , ce qui permet de mener l’élevage des australes d’une manière plus rationnelle. Le premier mois, la croissance des alevins est lente puis elle s’accélère dès la cinquième semaine. A deux mois, les mâles se colorent et atteignent en six mois leur maturité sexuelle. Si malgré toutes les techniques utilisées A. autrale refuse de pondre, un changement des caractères physicochimiques de l’eau peut être tenté, avec prudence. Une variation de la température peut également avoir un effet bénéfique sur la ponte ainsi qu’une baisse de la luminosité ambiante.
Qu’il soit nommé Aphyosemion australe, Cap Lopez ou simplement australe ,ce killi a déjà séduit un grand nombre d’aquariophiles dans le monde entier . Invitez-le chez vous , surtout si vous possédez un aquarium bien planté , le spectacle d’une ribambelle de Cap Lopez de toutes tailles qui paradent sans cesse est un ravissement pour les yeux.
APHYOSEMION AUSTRALE
Famille : Cyprinodontidés
Genre : Aphyosemion
Espèce : australe
Souches : actuellement, deux souches commerciales sont proposées, la variété “ chocolat” et celle dite “orange”
Nom courant : australe ou Cap Lopez
Nom familier de la famille : killi
Origine : Afrique de l’ouest, zones côtières du Gabon, du Zaïre, du Congo et de l’enclave du Cabinda
Description : poisson au corps cylindrique. Les nageoires sont implantées dans la partie postérieure du corps. La queue en forme de lyre est prolongée par deux pointes blanches et de filaments blancs chez les vieux sujets. Rouge en partie centrale, une bande orange la souligne sur les extrémités. La couleur de fond du corps est jaune orangé à brun chocolat. Trois lignes rouges obliques marquent les opercules. Les flancs sont marqués de plusieurs lignes rouges irrégulières. La souche orange présente un corps totalement orange ponctué de quelques points noirs et de courtes lignes obliques sur les opercules. La dorsale et l’anale sont bordées de rouge et de blanc. La queue est rouge en partie centrale.
Taille : 5 cm pour le mâle, un centimètre de moins pour la femelle.
Comportement et maintenance: poisson actif . Excellentes relations inter et intra spécifiques. L’aquarium doit être abondamment planté. Evasions très fréquentes, il faut prévoir un couvercle totalement étanche. Le poisson n’apprécie pas les forts courants.
Caractéristiques de l’eau : Tolérance pour toutes les eaux tant qu’elles ne se situent pas dans les valeurs extrêmes. Optimum : TH compris entre 5 et 10°, PH de 6,5 à 7 °
Température : large plage de tolérance, pour un killi, de 19 à 26°C. Température léthale aux environs de 29 °C. Optimum, 22°C . Une température élevée diminue l’espérance de vie , de l’ordre de 2 à 3 ans .
Reproduction : relativement aisée. La méthode naturelle donne de bons résultats. Méthode classique: séparer les géniteurs une dizaine de jours puis les réunir le temps de la ponte. Les oeufs peuvent rester sur le mop placé dans un bac d’éclosion ou être prélevés et incubés sur tourbe humide pendant trois semaines. Nourriture de départ: micro plancton puis nauplies d’artémias.
Nourriture : préférence pour les proies naturelles, vivantes ou congelées. Artémias, vers de vase, tubifex ,Grindal, drosophiles, larves de moustiques sont appréciées. Nourrissage matin et soir.
POUR LUI PLAIRE
AQUARIUM
Une cuve en verre collée de 80 x 30 x 40 cm soit un volume brut de 96 l.
EAU
Toutes les eaux ne se situant pas dans les extrêmes sont tolérées. Optimum: eau faiblement minéralisée et légèrement acide . TH de 5 à 10 ) , PH de 6,5 à 7°
EQUIPEMENT
Filtre à décantation installé à l’arrière de l’aquarium. Masses filtrantes mécanique (perlon) et biologique (pouzzolane). Choisir un débit de 100 à 150 litres /heure . Un combiné chauffant réglé sur 24 °C est installé. Important: le couvercle doit être absolument étanche. Obturer l’espace entre les tuyaux et le couvercle avec du perlon, sous peine d’évasion.
ECLAIRAGE
Deux tubes fluorescents de 60 cm réglés par un programmateur pour 12 heures d’éclairage quotidien. Choisir un tube qui met en valeur les couleurs rouge et orange.
ENTRETIEN
Changement hebdomadaire de 10 à 15 % du volume d’eau par une autre aux caractéristiques similaires. Siphonnage hebdomadaire des déchets et entretien mensuel de la plantation. Rincer une fois par mois les masses filtrantes.
DECOR
Sol sombre de pouzzolane concassée, granulométrie 5 mm ou quartz noir. Substrat nutritif incorporé au sol. Une grande racine de tourbière est installée à l’arrière gauche et quelques bambous en position centrale ( les coller sur une pierre non calcaire à l’aide de silicone, ébullition préalable nécessaire)
PLANTATION
Racine de tourbière plantée de Bolbitis ou de Microsorium à l’arrière gauche, sous le rejet du filtre. Vallisneria en arrière plan droit, Ceratophyllum en rideau sur l’arrière. Quelques pieds d’Anubias nana en position centrale. En surface, un grand plant de Ceratopteris.
POPULATION
- Cinq couples d’Aphyosemion australe orange
- Trois couples d’Epiplatys dageti monroviae
OU
- Trois couples d’Aphyosemion bivitattum
- Un couple de Pelvicachromis pulcher
- Cinq Corydoras metae
ALIMENTATION
Deux distributions quotidiennes de nourritures naturelles, vivantes ou congelées. Déposer les aliments sur les plantes de surface, surtout les “vers” : tubifex, vers de vase, Grindal. Alterner avec des aliments légers (daphnies) .
Article de Serge PIERRET, paru dans Aquarium Magazine